Qu’est-ce que la fiche standardisée d’information en assurance de prêt ?

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Prendre la décision de contracter un prêt immobilier s’accompagne d’obligations précises, notamment celle de souscrire à une assurance emprunteur. Les établissements bancaires requièrent cette garantie pour se protéger contre d’éventuels risques. À cet égard, la Fiche standardisée d’Information (FSI) joue un rôle central dans tout le processus. 

Ce document officiel est conçu pour aider les emprunteurs à comparer facilement différentes propositions et à faire des choix éclairés. Découvrez comment cette fiche favorise la transparence et facilite la sélection de votre assurance.

Qu’est-ce qu’une fiche standardisée d’information ?

La fiche standardisée d’information (FSI) est un support juridique essentiel pour tout crédit immobilier.

Étant une exigence obligatoire, elle doit toujours être fournie par les banques et assureurs à chaque emprunteur. Son objectif est d’assurer la transparence sur les détails de l’assurance emprunteur et d’aider à comparer plus aisément les différentes offres disponibles.

Introduite par la loi Lagarde en 2010, cette fiche a été modifiée par les lois Hamon et Bourquin, puis actualisée avec la loi Lemoine de 2022. Cette dernière concerne principalement la facilitation de la délégation d’assurance et la possibilité de résiliation à tout moment pour obtenir une couverture plus avantageuse, ce qui renforce les droits des emprunteurs.

Ce document décrit notamment les modalités de prise en charge, les clauses générales et les droits de chaque partie. En conformité avec le Code de la Consommation, la FSI vise à protéger contre les clauses opaques, tout en aidant les emprunteurs à prendre des décisions en toute connaissance de cause. Elle encourage également la concurrence dans le domaine des assurances crédit.

En quoi la FSI facilite-t-elle la délégation et la substitution d’assurance ?

L’assurance emprunteur est essentielle pour sécuriser un crédit immobilier. Généralement, les banques proposent une assurance collective, qui mutualise les risques et offre une couverture standardisée.

Mais, bien qu’assurer rapidement, cette solution peut entraîner des cotisations élevées, notamment pour des profils à faible risque tels que les non-fumeurs ou les personnes en bonne santé.

Pour répondre à ces problématiques, la loi Lagarde a instauré la possibilité pour les emprunteurs d’opter pour une assurance externe, souvent plus compétitive et mieux adaptée à leur profil. Poussé par la loi Lemoine, ce dispositif permet désormais de résilier à tout moment pour changer d’assurance, afin de bénéficier de tarifs plus avantageux, via la substitution d’assurance.

Dans ce contexte, la FSI joue un rôle stratégique en regroupant toutes les informations essentielles concernant l’assurance collective. Par exemple, elle vérifie si la prise en charge en cas d’incapacité de travail ou si les maladies préexistantes sont couvertes, ce qui facilite la comparaison avec d’autres offres.

Les emprunteurs peuvent ainsi bénéficier de plusieurs avantages concrets :

  • Une couverture adaptée : un contrat sur mesure prenant en compte leur âge ou leur état de santé, avec des garanties personnalisées à un coût optimisé.
  • Des options pour les profils à risque : des assureurs spécialisés proposent des solutions adaptées lorsque la banque peut être plus restrictive.

Que contient précisément la fiche standardisée d’information ?

La FSI est structurée en plusieurs parties, chacune se concentrant sur un aspect précis de l’assurance crédit.

Identification de l’organisme assureur

Cette partie fournit des informations sur la société ou l’intermédiaire en charge de l’assurance, telles que :

  • Le nom officiel et la raison sociale ;
  • Adresse physique et coordonnées ;
  • Le numéro SIREN pour les assureurs ou la référence ORIAS pour les intermédiaires.

Informations sur l’emprunteur

Ce volet rassemble les données nécessaires concernant l’assuré, qu’il soit particulier ou professionnel. Cela inclut :

  • Nom, prénom, date de naissance et adresse ;
  • Profession exercée ;
  • Statut dans le prêt : emprunteur principal, co-emprunteur ou garant ;
  • Pour une entité, la dénomination sociale et le siège social.

Caractéristiques du crédit immobilier

Les détails du prêt sont précisés, notamment :

  • Le nom de l’organisme prêteur ;
  • Le type de projet : résidence principale, secondaire, travaux ou investissement locatif ;
  • Le taux d’intérêt indicatif ;
  • Le montant emprunté, la durée de remboursement, et la nature du prêt (amortissable, in fine, relais).

Il est rappelé qu’un prêt amortissable implique des remboursements réguliers du capital et des intérêts, alors qu’un prêt in fine consiste à rembourser uniquement le capital à l’échéance. Le prêt relais, quant à lui, est destiné à financer l’achat d’un bien en attendant la vente de l’ancien.

Garanties exigées par la banque

Les garanties minimales exigées par l’établissement prêteur sont précisées, telles que :

  • Garantie décès ;
  • Garanite PTIA (perte totale et irréversible d’autonomie) ;
  • Garanties liées à l’invalidité, partielle ou totale ;
  • Incapacité temporaire totale ;
  • Optionnelle : garantie perte d’emploi.

En général, la banque demande souvent au minimum la couverture décès et PTIA.

Modalités spécifiques des garanties

De plus, la fiche précise les conditions d’application des garanties, notamment :

  • Les tranches d’âge admissibles pour chaque garantie ;
  • Les conditions pour couvrir certaines pathologies, comme les problèmes dorsaux ;
  • Les modes d’indemnisation (forfaitaire ou au réel) ;
  • Les plafonds d’indemnisation ;
  • Les périodes de franchise après un arrêt de travail.

Offre d’assurance choisie

Ce segment indique les garanties sélectionnées par l’emprunteur, précisant si elles assurent intégralement ou partiellement le capital emprunté.

Estimation du coût de l’assurance

La fiche offre une vue d’ensemble du prix, comprenant :

  • Le montant périodique de la prime, qu’elle soit mensuelle ou annuelle, avec une moyenne si le coût varie ;
  • La quotité du capital couvert ;
  • Les garanties associées, telles que décès ou PTIA ;
  • Le taux annuel effectif d’assurance (TAEA) ;
  • Le coût total prévu pour toute la durée du prêt.

À noter qu’il s’agit d’estimations indicatives, sans tenir compte des surprimes ou exclusions liées au profil médical.

Le droit à la délégation d’assurance

Ce droit, inscrit dans la fiche, autorise l’emprunteur à choisir librement une autre assurance que celle proposée par la banque, à condition que les garanties soient équivalentes. En cas de refus, la banque doit en expliquer les raisons.

Comment la FSI facilite l’évaluation de l’équivalence des garanties ?

La fiche précise les critères que les banques utilisent pour juger de la validité d’une assurance externe, conformément aux recommandations du CCSF (Comité consultatif du secteur financier) de 2015. Elle comporte :

  • Pour les garanties décès, PTIA, invalidité et incapacité : jusqu’à 18 critères techniques, avec la possibilité pour la banque d’en sélectionner 11 pour son référentiel ;
  • Pour la garantie perte d’emploi : 8 critères disponibles, mais 4 seulement peuvent être retenus. Si cette garantie n’est pas reportée dans le contrat, aucune exigence particulière ne s’applique.

En résumé, chaque FSI rassemble jusqu’à 15 conditions maximum, permettant à la banque d’évaluer si un contrat externe est équivalent à celui qu’elle exige. Elle joue ainsi un rôle essentiel dans la gestion de la délégation d’assurance. De plus, elle stimule la concurrence en proposant des solutions plus adaptées et plus compétitives pour l’emprunteur.

Comment analyser la FSI pour choisir une assurance adaptée ?

La FSI est un outil précieux pour comparer rapidement et efficacement les offres disponibles. Elle présente en une fiche toutes les informations clés, ce qui facilite la prise de décision.

  • Le taux annuel effectif d’assurance (TAEA) : il intègre la prime et les frais annexes liés à la gestion du contrat. C’est une référence pour mesurer l’impact financier global.
  • Les exclusions et limitations : cette partie aide à identifier les propositions qui pourraient être trop restrictives ou peu adaptées, en évitant de payer pour des garanties peu pertinentes.

De plus, ces données jouent un rôle dans la négociation avec les assureurs, permettant d’obtenir des conditions plus avantageuses tout en conservant une couverture optimale.

À retenir : la FSI est principalement un outil de comparaison, elle ne constitue pas un engagement contractualisé pour l’emprunteur.

Questions fréquentes sur la fiche standardisée d’information

Quand doit-on recevoir la fiche standardisée d’information ?

En général, la banque doit transmettre ce document lors de la souscription d’une assurance crédit, notamment pour un prêt immobilier. Elle doit également la fournir lors d’une substitution d’assurance, par exemple, si l’emprunteur décide de changer de compagnie d’assurance.

Ce guide permet à l’emprunteur de comparer différentes options plus facilement, en tenant compte de ses besoins spécifiques.

Quel est le rôle principal de la fiche standardisée d’information ?

Elle détaille les garanties que la banque exige pour autoriser le prêt et donne une estimation chiffrée des coûts. La fiche est un outil pratique pour comparer l’offre de la banque avec celles d’autres assureurs, en rendant la démarche plus transparente.

Quelle différence entre la FSI et la fiche d’information standardisée européenne (FISE) ?

La FSI est spécifique au marché français et concerne principalement l’assurance crédit immobilier, avec une mise en avant des garanties, exclusions et coûts. La FISE, quant à elle, a une portée européenne, se concentrant surtout sur les crédits hypothécaires en précisant des éléments comme la durée, le montant ou le taux d’intérêt.

En résumé, la première cible l’assurance emprunteur, la seconde couvre l’aspect global du prêt immobilier, selon l’information recherchée par l’emprunteur.